Publié par Paroisse de Genlis

Une lettre du Père Jean-Louis Portay, curé de nos paroisse et le commentaire de l’évangile de l’aveugle-né.

Paroisse de Genlis & Saint Just de Bretenières

Chers amis

En ce dimanche un peu particulier, je viens vers vous, pour partager un petit moment. Bien sûr nous n’avons pas eu la joie de vivre l’eucharistie ensemble, mais je pense que nous avons eu la chance d’inventer d’autres moyens pour communiquer.

« A quelque chose malheur est bon » nous dit le proverbe et je crois que nous sommes en plein dedans. C’est l’occasion pour chacun de rechercher les moyens de rester en relation ; en relation entre nous, en relation avec notre Seigneur. Alors n’hésitons pas pour profiter des moyens qui nous sont proposés par les médias et par les ondes que ce soit RCF qui nous propose la messe quotidienne ou KTO, si nous pouvons la recevoir à la télévision.

N’oublions pas de rester en relation avec tout le diocèse en priant Notre Dame de Bon Espoir tous les jours à midi. N’hésitons pas de nous tourner vers Marie qui apparaît si souvent pour nous rappeler à la prière afin d’obtenir tous les bienfaits que nous souhaitons pour la paix ou la santé. Elle sera toujours une maman prête à tout pour notre bonheur.

Je vous mets en pièce-jointe le commentaire de l’évangile du jour que je vous aurais partagé si nous avions été réunis. En espérant que cette épreuve nous aide à ‘‘ouvrir les yeux’’ sur notre monde.

Cette année notre Carême prend une tournure particulière. Les trois axes que nous avons à développer, le jeûne, la prière et le partage prennent une importance tout autre. Le jeûne que nous imaginons habituellement, celui de la nourriture, devient aujourd’hui jeûne de l’eucharistie, jeûne de la relation ; cela entraîne le développement de la prière sous toutes ses formes en souhaitant que bientôt nous puissions bientôt partager plus directement.

N’oublions pas dans nos prières tous ceux qui sont au plus près du combat. Que nos prières accompagnent tout le personnel soignant, en pensant à toutes les contraintes humaines, psychologiques ou éthiques qu’il rencontre.

En union de prières.

P. Jean-Louis

 

Commentaire de l’évangile de l’aveugle-né

 

Relisez le texte intégral de ce passage d’évangile. Et vous verrez facilement qu’il y a au moins deux enseignements essentiels pour nous aujourd’hui.

Un homme, un mendiant aveugle, connu de tous ceux qui fréquentent le temple de Jérusalem, rencontre Jésus qui, sans qu’il ne lui demande rien, lui fait retrouver la vue. Tous ceux qui le rencontrent alors se posent – et lui posent – quantité de questions. Un véritable interrogatoire pour savoir comment, pourquoi, par qui cet aveugle de naissance a bien pu retrouver la vue. Pour nous qui lisons aujourd’hui ce récit, il y a un détail qui peut nous alerter : Jésus ne guérit pas directement l’aveugle, mais après avoir mis de la boue sur ses yeux, il l’envoie se laver à la piscine de Siloé. Évocation claire d’un rite baptismal, en ce temps de Carême qui prépare les catéchumènes au baptême qu’ils recevront dans la nuit pascale, notre récit rappelle les « scrutins » qui sont autant d’interrogatoires auxquels sont soumis les futurs baptisés, pour vérifier la qualité de leur foi. Notre aveugle de naissance va devoir répondre aux voisins et à ceux qui étaient habitués à le rencontrer : « Est-ce bien toi, l’aveugle mendiant... comment tes yeux se sont-ils ouverts ? » Il répond d’abord que l’auteur de sa guérison, c’est « l’homme qu’on appelle Jésus. » Les autorités religieuses d’Israël sont, elles, divisées : le guérisseur a opéré un jour de sabbat, ce qui est strictement interdit. Alors, il ne peut être qu’un homme pécheur ! Plus affirmatif, l’aveugle guéri rétorque : « C’est un prophète ». Les parents de l’aveugle, eux, ne « se mouillent pas » : ils ont peur des autorités juives. Convoqué de nouveau, l’aveugle guéri va faire un nouveau pas dans sa démarche – une conversion ? – en déclarant « Si cet homme-là (Jésus) ne venait pas de Dieu, il ne pourrait rien faire. » D’où son excommunication par les autorités religieuses : « ils le jetèrent dehors ».   C’est alors que Jésus vient à lui pour éclairer définitivement sa foi naissante : « Je crois, Seigneur », dit-il ; et il se prosterne devant lui.  Étonnant chassé-croisé baptismal où l’un monte vers la lumière pendant que les autres s’enfoncent dans la nuit. La Lumière vient trouver cet excommunié, pendant que ceux qui croient savoir et posséder sont enfermés à l’intérieur, aveugles.

Tel est le chemin de l’aveugle de naissance ; telles sont les étapes des hommes et des femmes qui seront baptisés dans une quinzaine de jours ; tel est aussi le chemin que nous avons tous à parcourir pour passer des ténèbres à la lumière. C’est la deuxième lecture que je peux faire de ce passage de l’évangile de Jean. Il me faut vous l’expliquer.

Le Nouveau Testament prend plaisir à citer plusieurs fois un verset du livre d’Isaïe : « Ils ont des yeux et ne voient pas, des oreilles et n’entendent pas. » Les auteurs des évangiles se sont fortement étonnés de constater que ceux qui avaient tout pour reconnaître en Jésus l’envoyé de Dieu – à commencer par les scribes et toutes les autorités religieuses du pays – avaient refusé de voir ce qui était particulièrement visible en la personne et dans les actes de Jésus. Ceux qui avaient des yeux n’ont rien vu. D’où la vraie question de nos évangiles, qui n’est pas tant ‘voir ou ne pas voir’ que ‘voir quoi’ : comment faire pour voir ce qui est vraiment à voir. Car il y a plusieurs manières de voir.

Disant cela, je pense à un roman russe dont je ne me souviens plus du titre, qui présentait un de ces moines orthodoxes qui s’appellent les starets Notre starets avait un don exceptionnel : il voyait, à la façon dont Jésus voyait, c’est-à-dire au plus profond des personnes. Par exemple comme Jésus voyait la Samaritaine que l’évangile nous présentait la semaine dernière. Non pas l’apparence, l’extérieur, mais le fond de la personnalité. Rappelez-vous la remarque de Dieu à Samuel chargé de choisir un roi pour Israël : « L’homme regarde le visage, mais le Seigneur regarde le cœur. » Eh bien que, comme le starets, comme Jésus lui-même il y a des hommes et des femmes qui savent lire au fond des cœurs. C’est un don particulièrement rare, je crois. L’évangile de Jean nous dit de Jésus : « Il sait, lui, ce qu’il y a dans l’homme. » Quelle lucidité !

Eh bien je crois que Jésus, qui voit comme Dieu, veut restaurer cette vision en chacun de nous. C’est en cela qu’il veut ouvrir les yeux des aveugles que nous sommes. Car, si nous nous examinons un peu, nous reconnaîtrons à quel point nous sommes des aveugles. Aveugles sur les autres et aveugles sur nous-mêmes. Pas besoin d’insister : nous reconnaîtrons facilement combien nos jugements sont sommaires et injustes ; combien nous nous disculpons nous-mêmes facilement et combien nous avons tendance à accabler les autres. Aveugles que nous sommes ! Pharisiens que nous sommes !

Jésus nous invite donc à voir les autres – et à nous voir nous-mêmes – comme Dieu lui-même nous voit : comme ses enfants bien-aimés. Avec une totale bienveillance. Si nous nous y efforçons, si nous y parvenons, nous pourrons dire en toute vérité « Je crois », c’est-à dire « je mets en toi, Seigneur plein d’amour, une confiance totale. »

Secrétariat des paroisses de Genlis & Saint Just de Bretenières

2, rue Aristide Briand 21110 GENLIS

( :03 80 79 10 15

Secretariat.paroisses@laposte.net

Quelques informations...

 

Le Carême est un temps de préparation de quarante jours à la fête de Pâques, cœur de la foi chrétienne, qui célèbre la résurrection du Christ.

Ces quarante jours  nous permettent de revivre avec le Christ au désert les quarante années de la marche des Hébreux vers la terre promise.

C’est la même expérience d’intimité avec Dieu que souhaite revivre toute la communauté des croyants, baptisés ou candidats au baptême, alors qu’elle se met en route vers Pâques.

Coronavirus : Appel à la prière à Notre-Dame de Bon Espoir
Publié le 16 mars 2020

Mgr Roland Minnerath, archevêque du diocèse de Dijon, a publié ce lundi matin le texte suivant :

« Notre Dame de Bon Espoir a été le refuge des chrétiens de Dijon et de tout le diocèse aux jours d’épreuve et de tribulations. Elle a protégé la ville en 1513 et 1944. Alors qu’avec nos concitoyens nous luttons contre la propagation du virus covid-19, nos eucharisties et nos célébrations publiques sont supprimées. Mais il est toujours possible de prier chez soi et en famille.

Je vous invite à vous tourner vers Notre Dame de Bon Espoir à l’aide de la prière ci-jointe. Cette prière pourrait être dite chaque jour à midi, dans un mouvement de communion spirituelle avec les personnes isolées, pendant toute la durée de la crise épidémique. »

Prière à Notre Dame de Bon Espoir:

Notre Dame de Bon Espoir,
chère au cœur des Dijonnais et des chrétiens de Côte-d’Or,
nous nous tournons vers vous comme vers une source de réconfort.
Toujours vous avez étendu votre main protectrice sur notre peuple,
nos familles et chacune de nos personnes.

Aujourd’hui nous vous demandons d’intercéder pour nous
pour qu’en ces temps d’épidémie et d’inquiétude
nous gardions confiance et partagions notre espérance
avec nos prochains qui sont dans l’angoisse.  

Que l’Esprit Saint nous inspire ce qui est bon et juste,
Afin que nos communautés privées momentanément des sacrements
en particulier de l’eucharistie et de la réconciliation,
redoublent de ferveur et de charité fraternelle.

Guide-nous, ô Marie, sur la voie de la patience et de la solidarité
Que bientôt nous puissions reprendre notre travail et nos occupations
Et nos jeunes le chemin de leur établissement scolaire.
Que nos anciens isolés sachent que nous leur restons proches
Et le personnel soignant que nous lui sommes pleins de reconnaissance

Que cette épreuve passagère renforce la communion
qui nous relie entre nous avec le Père, le Fils, et le Saint-Esprit.

Notre Dame de Bon Espoir,

Priez pour nous

 Amen.

Votre archevêque

Roland Minnerath

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