Paroisses de Genlis et Saint Just de Bretenières - Semaine du 18 au 26 avril 2020 - Dimanche de la Divine Miséricorde
Invraisemblable !
Je me souviens être réunis à quelques-uns, pour réfléchir sur ce passage d’évangile. Et la plupart des participants exprimaient leur difficulté à croire, et particulièrement leur difficulté à croire en ces récits de la résurrection dans les quatre évangiles. Récits si disparates, et même si invraisemblables. Ainsi, dit l’un de nous, comment croire que Jésus joue les passe murailles, alors que l’évangile nous dit qu’il est ressuscité en chair et en os, et qu’on a pu, non seulement le voir, mais même le toucher. Or, il se trouve que justement, à la fin du passage d’évangile que nous venons de lire, l’apôtre Jean déclare : « Il y a encore beaucoup d'autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas mis par écrit dans ce livre. Mais ceux-ci y ont été mis afin que vous croyiez » Alors, que croire ? Et comment croire ?
Problèmes de transmission
Faisons réflexion sur le geste de Thomas, qui refuse de croire. A quoi ? A la parole de ses amis. Il refuse de croire ce qu’on lui dit. Et il ne croira, dit-il, que ce qu’il voit. Mais en fait, la foi ne peut être qu’au bout de la transmission d’une parole. C’est mon père, ma mère, des prêtres, des catéchistes qui nous ont transmis quelque chose. Quelque chose qu’ils n’ont pas eux-mêmes inventé. Quelque chose qu’ils avaient eux-mêmes reçu. Et on peut remonter toute cette chaîne qu’on appelle la tradition, la transmission d’une parole vivante, pour en arriver aux premiers témoins. Cela, c’est la catéchèse. On nous a tous transmis une parole destinée à alimenter notre foi.
Quand nous étions enfants, il n’y avait pas tellement de problèmes. Je crois ce que me dit mon père, ma mère. Mais il arrive un moment – c’est nécessaire, c’est normal – où l’on se pose des questions. Où l’on se dit : est-ce qu’eux-mêmes ne se sont pas trompés ? Est-ce que tout cela, c’est bien vrai ? Et je dis : la foi, ce n’est pas le moment où l’on reçoit sans esprit critique cette parole qui nous est donnée. C'est lorsqu'on peut répondre personnellement en toute liberté, à cette parole qui nous a été transmise (d’où la profession de foi des jeunes). Là, il y a une démarche difficile. Aussi, je voudrais vous partager un des moyens – un seul, mais il y en a bien d’autres – pour arriver à une réponse personnelle dans la foi. Ne croyez pas que c’est une affaire de raisonnement. Certes, nous avons une intelligence, et c’est fait pour s’en servir. Mais ne croyez pas que la foi est au bout d’une démonstration. Il y a quand même, nécessairement, une espèce de saut dans un inconnu. J’aurais envie d’inverser la parole de Thomas. Ne pas dire : « Je ne crois que ce que je vois », mais dire : « Si tu commences par croire, après, tu verras. » C’est ce que demande Jésus : « Sois croyant, cesse d’être incrédule ».
Une démarche collective
Ce n’est donc pas une affaire d’intelligence, de raisonnement. Il y a une démarche qui est comme une espèce de saut, un choix délibéré, qui engage toute notre personnalité et notre intelligence. Or, cette démarche, je pense profondément qu’elle ne peut pas se faire individuellement. Je crois qu’elle ne peut se faire que soutenue par une communauté. Et que, de même que Thomas a été entouré par ses amis qui avaient vu le Seigneur, de même nous, il nous faut entrer dans la recherche d’une vraie communauté de croyants, pour vivre et exprimer personnellement notre foi de chrétiens.
Disant cela, je fais, bien sûr, référence à notre première lecture de ce dimanche. Trois lignes des Actes des Apôtres, trois lignes qui ont fait rêver tous les hommes de la terre. Trois lignes qui sont à la base de la recherche des grands fondateurs d’ordres religieux, de François d’Assise comme de saint Benoît. Luther lui-même a rêvé de réformer l’Eglise sur la base de ces trois lignes. Et Karl Marx lui-même y voyait la réalisation d’une société communiste idéale. Avez-vous fait attention à ces trois lignes ? « Les frères étaient assidus à l’enseignement des Apôtres » : C’est le premier point. Une parole nous a été transmise. Ceux qui ont vu, qui ont été témoins de l’événement l’ont dit et redit, et plus tard l’ont écrit, pour que cela se transmette. Et il n’y a pas de foi possible sans la lecture de la parole en Eglise. Deuxièmement : « ils étaient, d’autre part, assidus à la prière et au partage du pain. » Entendez par là l’eucharistie telle que nous la célébrons. Toujours cet aspect communautaire. Mais il n’y a pas de communauté de culte s’il n’y a pas, d’abord, le partage, la mise en commun de ce qu’on est, de ce qu’on possède. Communauté de vie, d’esprit, de sentiments, de manières d’être. Et le résultat de cette communion fraternelle, c’est que, premièrement, ils étaient bien vus de tout le peuple. Combien étaient-ils ? Je ne sais pas. Peut-être une centaine. Mais les gens qui vivaient autour, dans leur quartier, dans cette petite ville de Jérusalem, trouvaient qu’ils étaient bien, ces voisins disciples de Jésus. « Regardez comme ils s’aiment ! Comme ils vivent fraternellement. » Et beaucoup désiraient entrer dans cette communauté.
Communauté fraternelle
Tout cela peut nous faire rêver. Pas d’un rêve-évasion, mais pour nous mettre en route, dans la recherche d’une communauté. Certes, il y a des difficultés aujourd’hui. Je ne les ignore pas. Il y a notre individualisme. C’est toute notre éducation actuelle. On ne nous a pas dit :« partage » (sauf au catéchisme); on nous a dit : « défends-toi ». On a appris à vivre « chacun pour soi » dans un monde dur. Quand nous étions enfants, on nous a dit : « C’est pour toi que tu travailles. » On est tous marqués par cet individualisme. On n’a pas tellement le sens communautaire. Il y a une deuxième chose. Comment se fait-il qu’aujourd’hui, cela n’est pas tellement bien vu, de se dire chrétien ? Les jeunes me le disent, et les adultes aussi, de plus en plus. Un gosse me disait récemment : « Comment peut-on dire qu’on croit en Dieu sans passer pour un imbécile ? » Il n’y a qu’à entendre les réflexions d’animateurs radio ou télé… Alors comment faire pour que nous, aujourd’hui, dans notre cité, nous arrivions à faire communauté. Communauté vivante et fraternelle, communauté d’amour. Visible et bien considérée ? Basée sur l’écoute de la Parole, certes, mais aussi sur le partage.
Et déjà, pour cela, nous reconnaître comme frères, là où nous nous rencontrons, dans la rue, à l’école ou dans notre entreprise. Ne jamais passer indifférent à côté de quelqu’un qui est un frère. Car ce n’est pas ici, dans l’église qui nous rassemble chaque dimanche, que cela se joue d’abord. C’est facile, de se donner la main chaque dimanche et de se souhaiter la paix. Mais s’il n’y a rien pendant les autres jours de la semaine, tout est vain. Je sais bien tout ce qui nous sépare. Nous sommes d’idéologies différentes, nous avons des choix politiques différents. Mais il y a quelque chose de plus profond, de plus important que cela : notre foi en Jésus Christ vivant. Et croire à Jésus vivant, c’est croire à l’amour qu’il est venu vivre avec nous jusqu’à nous donner sa vie d’ici-bas pour gagner la vie éternelle. Et cette foi en Jésus Christ vivant s’exprime, non pas dans des paroles, mais dans des manières de vivre. Nos contemporains sont comme Thomas : ils ne croient que ce qu’ils voient. Mais s’il n’y a rien à voir ? Par contre, si vous les adultes, vous les jeunes, vous cherchez à faire communauté, alors, ils diront comme on disait des premiers chrétiens : « Voyez comme ils s’aiment ». Et ils auront envie d’entrer, pour leur bonheur personnel. Pour notre bonheur à tous. C’est tout ce que désire notre Dieu, ce Dieu miséricorde que Jean-Paul deux a voulu mettre à l’honneur en ce deuxième dimanche de Pâques.
Invraisemblable !
Je me souviens être réunis à quelques-uns, pour réfléchir sur ce passage d’évangile. Et la plupart des participants exprimaient leur difficulté à croire, et particulièrement leur difficulté à croire en ces récits de la résurrection dans les quatre évangiles. Récits si disparates, et même si invraisemblables. Ainsi, dit l’un de nous, comment croire que Jésus joue les passe murailles, alors que l’évangile nous dit qu’il est ressuscité en chair et en os, et qu’on a pu, non seulement le voir, mais même le toucher. Or, il se trouve que justement, à la fin du passage d’évangile que nous venons de lire, l’apôtre Jean déclare : « Il y a encore beaucoup d'autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas mis par écrit dans ce livre. Mais ceux-ci y ont été mis afin que vous croyiez » Alors, que croire ? Et comment croire ?
Problèmes de transmission
Faisons réflexion sur le geste de Thomas, qui refuse de croire. A quoi ? A la parole de ses amis. Il refuse de croire ce qu’on lui dit. Et il ne croira, dit-il, que ce qu’il voit. Mais en fait, la foi ne peut être qu’au bout de la transmission d’une parole. C’est mon père, ma mère, des prêtres, des catéchistes qui nous ont transmis quelque chose. Quelque chose qu’ils n’ont pas eux-mêmes inventé. Quelque chose qu’ils avaient eux-mêmes reçu. Et on peut remonter toute cette chaîne qu’on appelle la tradition, la transmission d’une parole vivante, pour en arriver aux premiers témoins. Cela, c’est la catéchèse. On nous a tous transmis une parole destinée à alimenter notre foi.
Quand nous étions enfants, il n’y avait pas tellement de problèmes. Je crois ce que me dit mon père, ma mère. Mais il arrive un moment – c’est nécessaire, c’est normal – où l’on se pose des questions. Où l’on se dit : est-ce qu’eux-mêmes ne se sont pas trompés ? Est-ce que tout cela, c’est bien vrai ? Et je dis : la foi, ce n’est pas le moment où l’on reçoit sans esprit critique cette parole qui nous est donnée. C'est lorsqu'on peut répondre personnellement en toute liberté, à cette parole qui nous a été transmise (d’où la profession de foi des jeunes). Là, il y a une démarche difficile. Aussi, je voudrais vous partager un des moyens – un seul, mais il y en a bien d’autres – pour arriver à une réponse personnelle dans la foi. Ne croyez pas que c’est une affaire de raisonnement. Certes, nous avons une intelligence, et c’est fait pour s’en servir. Mais ne croyez pas que la foi est au bout d’une démonstration. Il y a quand même, nécessairement, une espèce de saut dans un inconnu. J’aurais envie d’inverser la parole de Thomas. Ne pas dire : « Je ne crois que ce que je vois », mais dire : « Si tu commences par croire, après, tu verras. » C’est ce que demande Jésus : « Sois croyant, cesse d’être incrédule ».
Une démarche collective
Ce n’est donc pas une affaire d’intelligence, de raisonnement. Il y a une démarche qui est comme une espèce de saut, un choix délibéré, qui engage toute notre personnalité et notre intelligence. Or, cette démarche, je pense profondément qu’elle ne peut pas se faire individuellement. Je crois qu’elle ne peut se faire que soutenue par une communauté. Et que, de même que Thomas a été entouré par ses amis qui avaient vu le Seigneur, de même nous, il nous faut entrer dans la recherche d’une vraie communauté de croyants, pour vivre et exprimer personnellement notre foi de chrétiens.
Disant cela, je fais, bien sûr, référence à notre première lecture de ce dimanche. Trois lignes des Actes des Apôtres, trois lignes qui ont fait rêver tous les hommes de la terre. Trois lignes qui sont à la base de la recherche des grands fondateurs d’ordres religieux, de François d’Assise comme de saint Benoît. Luther lui-même a rêvé de réformer l’Eglise sur la base de ces trois lignes. Et Karl Marx lui-même y voyait la réalisation d’une société communiste idéale. Avez-vous fait attention à ces trois lignes ? « Les frères étaient assidus à l’enseignement des Apôtres » : C’est le premier point. Une parole nous a été transmise. Ceux qui ont vu, qui ont été témoins de l’événement l’ont dit et redit, et plus tard l’ont écrit, pour que cela se transmette. Et il n’y a pas de foi possible sans la lecture de la parole en Eglise. Deuxièmement : « ils étaient, d’autre part, assidus à la prière et au partage du pain. » Entendez par là l’eucharistie telle que nous la célébrons. Toujours cet aspect communautaire. Mais il n’y a pas de communauté de culte s’il n’y a pas, d’abord, le partage, la mise en commun de ce qu’on est, de ce qu’on possède. Communauté de vie, d’esprit, de sentiments, de manières d’être. Et le résultat de cette communion fraternelle, c’est que, premièrement, ils étaient bien vus de tout le peuple. Combien étaient-ils ? Je ne sais pas. Peut-être une centaine. Mais les gens qui vivaient autour, dans leur quartier, dans cette petite ville de Jérusalem, trouvaient qu’ils étaient bien, ces voisins disciples de Jésus. « Regardez comme ils s’aiment ! Comme ils vivent fraternellement. » Et beaucoup désiraient entrer dans cette communauté.
Communauté fraternelle
Tout cela peut nous faire rêver. Pas d’un rêve-évasion, mais pour nous mettre en route, dans la recherche d’une communauté. Certes, il y a des difficultés aujourd’hui. Je ne les ignore pas. Il y a notre individualisme. C’est toute notre éducation actuelle. On ne nous a pas dit :« partage » (sauf au catéchisme); on nous a dit : « défends-toi ». On a appris à vivre « chacun pour soi » dans un monde dur. Quand nous étions enfants, on nous a dit : « C’est pour toi que tu travailles. » On est tous marqués par cet individualisme. On n’a pas tellement le sens communautaire. Il y a une deuxième chose. Comment se fait-il qu’aujourd’hui, cela n’est pas tellement bien vu, de se dire chrétien ? Les jeunes me le disent, et les adultes aussi, de plus en plus. Un gosse me disait récemment : « Comment peut-on dire qu’on croit en Dieu sans passer pour un imbécile ? » Il n’y a qu’à entendre les réflexions d’animateurs radio ou télé… Alors comment faire pour que nous, aujourd’hui, dans notre cité, nous arrivions à faire communauté. Communauté vivante et fraternelle, communauté d’amour. Visible et bien considérée ? Basée sur l’écoute de la Parole, certes, mais aussi sur le partage.
Et déjà, pour cela, nous reconnaître comme frères, là où nous nous rencontrons, dans la rue, à l’école ou dans notre entreprise. Ne jamais passer indifférent à côté de quelqu’un qui est un frère. Car ce n’est pas ici, dans l’église qui nous rassemble chaque dimanche, que cela se joue d’abord. C’est facile, de se donner la main chaque dimanche et de se souhaiter la paix. Mais s’il n’y a rien pendant les autres jours de la semaine, tout est vain. Je sais bien tout ce qui nous sépare. Nous sommes d’idéologies différentes, nous avons des choix politiques différents. Mais il y a quelque chose de plus profond, de plus important que cela : notre foi en Jésus Christ vivant. Et croire à Jésus vivant, c’est croire à l’amour qu’il est venu vivre avec nous jusqu’à nous donner sa vie d’ici-bas pour gagner la vie éternelle. Et cette foi en Jésus Christ vivant s’exprime, non pas dans des paroles, mais dans des manières de vivre. Nos contemporains sont comme Thomas : ils ne croient que ce qu’ils voient. Mais s’il n’y a rien à voir ? Par contre, si vous les adultes, vous les jeunes, vous cherchez à faire communauté, alors, ils diront comme on disait des premiers chrétiens : « Voyez comme ils s’aiment ». Et ils auront envie d’entrer, pour leur bonheur personnel. Pour notre bonheur à tous. C’est tout ce que désire notre Dieu, ce Dieu miséricorde que Jean-Paul deux a voulu mettre à l’honneur en ce deuxième dimanche de Pâques.
AELF - Textes des lectures de la messe - dimanche 19 avril 2020 - 2éme dimanche de Pâques A
Liturgie du dimanche Dimanche de la Divine Miséricorde /
https://www.prionseneglise.fr/messe-du-dimanche/liturgie-dimanche/2020-04-19
Liturgie du Dimanche de la Divine Miséricorde - dimanche 19 avril 2020 - 2éme dimanche de Pâques A
Vie des paroisses et du diocèse - Diocèse de Dijon
Commentaires de Marie-Noëlle Thabut (texte) , dimanche 19 avril 2020 - 2éme dimanche de Pâques A
2éme dimanche de Pâques A - Intégrale - KTOTV
Marie-Noëlle Thabut lit et commente l'intégralité des lectures du 2e dimanche de Pâques, année A. Les quatre textes de la liturgie du dimanche suivant sont lus et expliqués en quatre épisode...
https://www.ktotv.com/video/00316919/2eme-dimanche-de-paques-a-integrale
Commentaires de Marie-Noëlle Thabut (vidéo) , dimanche 19 avril 2020 - 2éme dimanche de Pâques A
Homélie du 19 avril - Église catholique en France
Lecture des Actes des Apôtres : 2. 42 à 47 : " Fidèles à écouter l'enseignement des apôtres et à vivre en communion fraternelle. " Psame 117 : " Voici le jour que fit le Seigneur, qu'il soit...
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