Publié par Paroisse de Genlis

Une lettre du Père Jean-Louis Portay, curé de nos paroisses et le commentaire des lectures de la messe.

Bien chers tous

Comme vous l’avez certainement entendu, nous allons pouvoir reprendre nos célébrations ; nous attendons bien sûr le feu vert et les consignes qui accompagneront la reprise. Le temps de rédiger les textes, je pense que ce sera effectif pour la Pentecôte. Mais bien entendu, il faudra nous mettre en conformité pour accueillir l’assemblée comme il convient.

En attendant c’est une bonne nouvelle et je vous transmets un commentaire des lectures du jour de l’Ascension.

N’hésitez pas à transmettre à ceux qui n’ont pas internet, ils sont tout aussi présents dans nos cœurs.

Père Jean-Louis

Secrétariat des paroisses de Genlis & Saint Just de Bretenières
2, rue Aristide Briand 21110 GENLIS
Tel. 03 80 79 10 15
Secretariat.paroisses@laposte.net

Commentaire des lectures de la messe

Une ascension ?

Voilà une fête qui tombe en semaine et qui risque, de ce fait, de perdre de son importance, d’autant plus qu’elle permet à de nombreuses entreprises, à de multiples administrations, de s’octroyer un grand « pont ». Même si en ce temps de confinement cela passera un peu inaperçu. Et tout ça, vous en conviendrez, n’est pas propice à la réflexion sur la signification de l’événement. Or nous le proclamons chaque fois que nous disons le Credo cet événement : Jésus « est ressuscité, est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu. » Encore faut-il bien comprendre ce dont il s’agit. Qu’est-ce que cela veut dire, pour nous aujourd’hui : Jésus est monté aux cieux ?

Il ne s’agit pas, bien sûr, d’une ascension au sens habituel du terme, comme lorsqu’on parle de l’exploit d’un alpinisme. Nous le savons bien : l’expression « les cieux » est une manière propre au judaïsme antique dans l’ancien testament, pour désigner Dieu. Il faudrait donc préférer dire que Jésus a disparu aux regards de ses amis, après leur avoir donné ses dernières consignes.

Une présence

Mais ce n’est pas parce qu’on ne peut plus le voir qu’il est absent. Ce sont les derniers mots qu’il prononce : « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. » Il faut donc nous demander quel est le mode de cette présence d’un être invisible. Et pour cela, faire appel à notre expérience. Peut-on avoir le sentiment de la présence de quelqu’un qu’on ne voit pas ? Certainement. Que de fois il m’est arrivé de rencontrer des personnes qui avaient perdu un être cher et qui vivaient avec cet être disparu une autre forme de présence. C’est d’ailleurs souvent le message que je transmets aux proches qui ont perdu quelqu’un. De même, on sait très bien qu’on peut vivre, avancer dans l’existence, progresser même grâce à une parole entendue un jour et qui nous a marqués pour le reste de nos jours. Ces formes diverses de présence ne sont pas illusoires. Alors qu’en est-il pour les témoins de l’Ascension ?

Ils le disent : ce Jésus qui a marché à leurs côtés, qu’ils ont vu, entendu, touché, ils expérimentent sa présence sous une autre forme. Plus intime. Infiniment plus profonde et plus réelle que la précédente. Il était avec eux, et le voici qui, maintenant, est en eux. Au plus intime d’eux-mêmes. Certes, il l’avait promis. « Si quelqu’un m’aime, mon Père l’aimera, nous viendrons en lui, et nous ferons chez lui notre demeure. » Ils n’avaient pas bien compris, alors. Mais voici que c’est maintenant une réalité. C’est son « Esprit » qui les anime. Une animation pleine et entière : il parle et agit en eux, par eux. « Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi », écrit saint Paul.

Parabole, figure géométrique

Saint Luc décrit cette expérience en un double mouvement spatial. Vertical : Jésus « monte aux cieux » s’élève et une nuée le cache aux regards des témoins (comme Dieu dans la nuée qui guidait son peuple dans le désert après la libération d’Egypte). Horizontal : les mêmes témoins s’en vont annoncer la bonne nouvelle. Ils iront dans le monde entier. Jésus n’est plus visible, mais par leurs mains, leurs yeux, leurs lèvres, leurs pieds, leur cœur, il continue à aimer, à rencontrer et à sauver tous les hommes comme Jésus le leur avait enseigné et leur en avait donné le pouvoir.

L’Écriture nous décrit le destin du Christ sous la forme géométrique d’une parabole. En la personne de Jésus, Dieu descend, s'abaisse, au ras de la créature, s’abaisse encore au plus pauvre de la condition humaine : vivant en esclave et mourant de la condition d’esclave, sur une croix. C’est après avoir atteint ce niveau le plus bas qu’il va être élevé, passant de la mort à la vie, de la condition d’esclave à celle de Seigneur « devant qui tout genou fléchit, au ciel et sur la terre. » Quand nous disons que Jésus « est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu », nous disons la fin de la trajectoire, l’aboutissement de la « parabole ». L’achèvement de l’Incarnation. Et cela donne sens à notre destin de baptisés. « Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu », écrit saint Irénée. Assis à la droite de Dieu, avec tout son poids de chair et d’humanité, Jésus nous divinise. Il nous fait partager l’amour de Dieu. Et avec nous, tout l’univers est transfiguré, car nous sommes « poussières d’étoiles. » Saint Léon le Grand écrit que « l’Ascension du Christ est notre promotion. »

Dans le Christ total, la tête est déjà en Dieu. Les membres, quant à eux, vous et moi, bénéficions déjà de cette gloire et de ce bonheur. L‘Ascension est la fête de l’espérance. Là où la tête est passée, le corps tout entier passera. Nous sommes tous envoyés en mission, chargés d’annoncer la Bonne Nouvelle : notre destinée, c’est l’éternité glorieuse des fils de Dieu, la réussite de l’humanité.

Quelques lectures :

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article